Rugby: les Bleuets sur le toit du monde

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L’équipe de France de rugby des moins de 20 ans, déjà vainqueur du Tournoi des six nations, a décroché son premier sacre mondial dans cette catégorie d’âge en étouffant l’Angleterre (33-25) dimanche à Béziers.

L’équipe de Romain Ntamack, sorti blessé à la mi-temps, a signé une performance majeure au terme d’une finale maîtrisée par la mêlée et la défense tricolores. Dans la lignée de la demi-finale, remportée 16-7 face aux tenants du titre et grands favoris néo-zélandais.

Les jeunes Français, portés par 17.700 supporters, s’offrent ainsi une belle revanche, eux qui avaient cédé face à ces mêmes Anglais, le 9 mars, déjà à Béziers (22-6), lors du Tournoi. Ce qui ne les avait pas empêchés de remporter au sprint la compétition.

Les Bleuets bouclent en fanfare une impressionnante série de cinq succès de poids face à l’Irlande (26-24), la Géorgie (24-12), l’Afrique du sud (46-29), la Nouvelle-Zélande (16-7) et donc l’Angleterre en finale. Un sans-faute dans cette compétition que savoure le rugby français, à l’image du président de la FFR, Bernard Laporte, présent au stade de la Méditerranée.

Un sacre qui redore aussi le blason de la formation française, critiquée pour son manque de résultats avec le XV de France depuis plusieurs années. « Pour ceux qui disent que la formation française n’est pas bonne en ce moment, ce n’est pas le cas », a commenté, en larmes, le capitaine et demi de mêlée Arthur Coville, formé au RC Vannes.

 

La mêlée emporte tout

« No scrum, no win » (pas de mêlée, pas de succès), savent trop bien les Anglais: les Bleuets, qui alignaient bien leur duo de meneurs d’attaque Carbonel-Ntamack, incertains après la demi-finale, ont d’abord construit leur succès sur la mêlée.

Celle des tricolores a mis au calvaire son homologue, à l’image des cinq pénalités obtenues dans ce secteur. Impérial au pied (23 points et 7 tirs réussis sur 9 tentatives), l’ouvreur toulonnais Louis Carbonel s’est chargé de concrétiser cette domination en points.

Une mêlée est d’ailleurs à l’origine de l’essai du Bordelais Cameron Woki (11-3, 26e). Chaque défi fut un supplice pour les Anglais, confirmant, entre autres, l’énorme potentiel du pilier droit briviste Demba Bamba.

 

La défense tient bon

La défense posa la seconde pierre de ce titre mondial. Solidaires, organisés, agressifs, les Bleuets ont refoulé leurs adversaires, malgré les ruades du deuxième ligne Joel Kpoku, véritable clone de son aîné du XV de la Rose Maro Itoje.

Même si les Français cédèrent en fin de chaque période: en première sur un essai de Jordan Olowofela (14-8 à la pause), puis en fin de match sur un passage en force de Joseph Heyes (26-18, 73e) et une seconde réalisation sans conséquence d’Olowefela en toute fin de partie.

Le triomphe fut complet quand le Lyonnais Adrien Seguret pointa sous les poteaux un lucide petit coup de pied rasant de Carbonel, encore et toujours lui (33-18, 76e).

« On est les champions », savourait Béziers. Le rugby français tient là une génération porteuse d’espoir pour la Coupe du monde 2023 qu’il organisera, pour laquelle Louis Carbonel ne cache pas ses ambitions: « Ce n’est que les moins de 20 ans mais dans quelques années on espère faire la même chose.

 

Crédit Photo : Sylvain Thomas

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