Virus: la France doit rester sous cloche pour Pâques

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L’épidémie de coronavirus connaît une timide accalmie en France, mais le confinement reste plus que jamais la règle pendant le week-end de Pâques, avant une intervention très attendue d’Emmanuel Macron lundi soir.

C’est un « pâle rayon de soleil » a dépeint vendredi soir le directeur général de la Santé Jérôme Salomon. Le nombre de personnes en réanimation a en effet diminué légèrement pour le deuxième jour consécutif: 7.004 personnes nécessitent actuellement des soins lourds, soit 62 de moins en 24 heures.

« Nous constatons depuis quelques jours les premiers impacts du confinement, un ralentissement très léger de l’épidémie », a présenté le Pr Salomon. Selon lui, « un très haut plateau semble s’amorcer ».

Le bilan dépasse désormais les 13.000 morts en France, avec 554 décès de plus en 24 heures et 4.599 notamment dans les maisons de retraite médicalisées (Ehpad).

En Ile-de-France, un « enfant de moins de 10 ans » qui était en réanimation est décédé, « mais les causes de décès semblent multiples, même s’il y avait une infection à Covid-19 diagnostiquée », selon Jérôme Salomon. C’est le premier décès d’un enfant si jeune rapporté en France.

D’un point de vue général, l’épidémie est « toujours très dynamique, toujours très hétérogène selon les régions », a insisté le Pr Salomon. Dans ces conditions, il reste « indispensable de poursuivre » le confinement, « surtout à l’approche de ce week-end de fêtes », a-t-il rappelé.

« Il faut être extrêmement prudent (…) si on relâche les mesures du confinement trop rapidement, le virus pourrait recirculer », a mis en garde samedi matin Bruno Megarbane, chef du service de réanimation médicale et toxicologique de l’hôpital Lariboisière à Paris, interrogé par BFM TV.

Le confinement reste la disposition la plus sûre car « on attend tous un vaccin, mais il n’arrivera pas avant 18 mois, deux ans au mieux », a prévenu Christian Bréchot, virologue, ancien directeur de l’Inserm et de l’Institut Pasteur, aujourd’hui président du Global Virus Network (GVN), sur France Info.

Comme le week-end précédent, quelque 160.000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour contrôler et éviter les départs en vacances, selon le ministère de l’Intérieur. Il faudra résister aux tentations d’évasion le temps d’un week-end ou plus avec une météo particulièrement agréable.

Contrôles renforcés

Le nord de la France a en effet connu cette semaine des records de chaleur précoce, avec des valeurs supérieures aux normales de saison de 10 à 12 °C, soit des températures moyennes d’un début d’été, selon Météo France. « Cette chaleur s’étirera jusqu’au week-end. On attend encore jusqu’à 27 °C à Strasbourg dimanche », poursuit l’organisme.

Face à cette douceur inattendue, les contrôles de confinement sont renforcés dans plusieurs régions. C’est notamment le cas dans les Bouches-du-Rhône où les vacances débutent, avec une vigilance de mise sur le littoral, sur l’autoroute et dans les massifs.

En Corse, « un seul adulte par famille » peut faire ses courses pendant une heure par magasin, en plus de contrôles renforcés sur les plages et lieux de promenade.

A Nice, neuf quartiers parmi les plus pauvres sont soumis à un couvre-feu dès 20h au lieu de 23h, la mairie faisant valoir un « non-respect des règles ».

A Paris, en Alsace ou encore à Saint-Etienne, la pratique sportive individuelle est plus strictement encadrée, alors que les sorties à plusieurs sont interdites en Ardèche.

Entamé le 17 mars, prolongé une fois, le confinement continuera après mardi prochain, a prévenu l’Elysée. Jusqu’à quand? Le chef de l’État pourrait aborder la question dans son allocution lundi soir, sa quatrième depuis le 12 mars.

Question du port des masques

L’avis initial du Conseil scientifique, qui conseille Emmanuel Macron, était d’un confinement d' »au moins six semaines ».

Outre la question du confinement, le président Macron est attendu lundi sur la nécessité ou non du port généralisé du masque.

Pour la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, la question se pose uniquement « dans le cadre de la stratégie de déconfinement ».

Toujours pour ses consultations, le président de la République avait rendu visite jeudi au controversé professeur marseillais Didier Raoult, héraut du traitement à l’hydroxychloroquine contre le Covid-19.

Le spécialiste des maladies infectieuses lui a présenté la dernière étude de ses services qui confirme, selon lui, l’efficacité du dérivé de la chloroquine, un médicament contre le paludisme, dès l’apparition des premiers symptômes du coronavirus.

Un peu plus de 1.000 patients ont reçu ce traitement pendant « au moins trois jours ». Dix jours après, plus de neuf sur dix avaient une charge virale nulle, selon l’institut de recherches à Marseille.

Mais des épidémiologistes critiquent l’absence d’un groupe témoin recevant un placebo et un biais, des participants à l’étude ayant des formes moins graves de la maladie.

« Aujourd’hui, l’hydroxychloroquine fait partie des hypothèses importantes, intéressantes, qui sont actuellement testées », a relevé le Pr Salomon.

Par ailleurs, la Haute autorité de santé a donné son feu vert pour étendre à neuf semaines, contre sept actuellement, l’accès à l’interruption volontaire de grossesse médicamenteuse à domicile, pour assurer aux femmes une continuité de leur droit pendant l’épidémie de coronavirus.

Crédit Photo: Mehdi FEDOUACH

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