Virus en France: une « éclaircie » mais la pression sur les hôpitaux reste forte

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La pression reste forte sur les hôpitaux où continuent d’affluer les malades du coronavirus et l’heure n’est pas au déconfinement pour les Français sommés de rester chez eux pour Pâques, à la veille d’une allocution télévisée d’Emmanuel Macron sur la pandémie.

Même si le nombre de patients en réanimation continue de baisser, selon le bilan établi samedi par les autorités de santé, l’épidémie de Covid-19 continue de faire beaucoup de victimes.

Au total, 13.832 personnes sont mortes en France, avec 345 décès de plus en 24 heures dans les hôpitaux et 290 dans les établissements pour personnes âgées et autres sites médico-sociaux, selon le dernier bilan officiel.

Pour le troisième soir consécutif, le nombre de patients en réanimation a enregistré une baisse en 24 heures, avec désormais 6.883 patients, soit 121 de moins que la veille et 265 de moins que mercredi soir. Cette éclaircie n’invite cependant pas au déconfinement et les Français sont plus que jamais sommés de rester chez eux.

Le N.2 du ministère de la Santé Jérôme Salomon se garde à ce sujet de tout excès d’optimisme: « L’heure n’est pas au déconfinement », a-t-il martelé alors qu’une météo quasi-estivale incite au relâchement. « C’est en restant chez vous que vous sauvez les vies (…) Ces mesures sont plus importantes que jamais ».

« Temps pascal difficile »

« Il faut être extrêmement prudent (…) si on relâche les mesures du confinement trop rapidement, le virus pourrait recirculer », a mis en garde samedi Bruno Megarbane, chef du service de réanimation médicale et toxicologique de l’hôpital Lariboisière à Paris, sur BFM TV.

Le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle, à bord duquel 50 marins ont été testés positifs au coronavirus, est attendu dimanche après-midi à Toulon. Ses personnels seront mis en quarantaine et l’ensemble du bâtiment et de ses aéronefs désinfectés.

« Cela n’a jamais été fait auparavant, c’est un travail énorme », a expliqué à l’AFP le porte-parole de la Marine nationale, le capitaine de vaisseau Eric Lavault.

Le confinement reste la disposition la plus sûre car « on attend tous un vaccin, mais il n’arrivera pas avant 18 mois, deux ans au mieux », a prévenu Christian Bréchot, virologue, ancien directeur de l’Inserm et de l’Institut Pasteur, aujourd’hui président du Global Virus Network (GVN), sur Franceinfo.

En ce week-end de Pâques, alors qu’une grande partie de la France est en congés scolaires et que des records de chaleur précoce sont battus cette semaine dans le nord du pays, les contrôles sont renforcés dans plusieurs régions.

« Ce temps pascal est bien difficile à vivre », s’est ému samedi soir l’évêque auxiliaire de Lyon qui a célébré samedi la vigile pascale devant une poignée de fidèles à la chapelle Saint-Irénée.

Son homélie a multiplié les allusions à l’épidémie et à ses conséquences humaines, économiques et sociales. « Nous sommes confinés comme les apôtres au Cénacle, terrifiés, recroquevillés »; « l’Esprit Saint nous sera envoyé à la Pentecôte… peut-être après le confinement », a glissé Mgr Emmanuel Gobilliard.

Dans l’attente du discours lundi soir du président Macron, qui devrait préciser la durée de la nouvelle prolongation du confinement entamé le 17 mars, la confiance des Français envers le gouvernement pour faire face à la crise sanitaire et économique du coronavirus s’émousse, selon un nouveau sondage Ifop pour le Journal du Dimanche.

Sursaut

Un total de 38% des personnes interrogées (-6 points) lui font confiance en général pour combattre l’épidémie et ses conséquences, selon cette étude qui fait suite à une précédente enquête réalisée les 26 et 27 mars.

Outre la question du confinement, M. Macron est attendu sur la nécessité ou non du port généralisé du masque. Pour la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, la question se pose uniquement « dans le cadre de la stratégie de déconfinement ».

Avant même les décisions du président de la République, l’après-confinement s’invite dans le débat. Gilles Le Gendre, le président du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale, a estimé que la réforme des retraites « devra être mise de côté » si elle empêche un pacte républicain de se conclure après la crise sanitaire.

Pour le numéro un des députés de la majorité, l’après-crise sanitaire « ne sera pas l’+ avant +. Mais il ne sera pas le +Grand Soir+ ». « Nous devons répondre aux aspirations à une réinvention de nos modèles, français, européens, mondiaux, mais résister aux vieilles lunes, comme l’acte de décès de la mondialisation », prévient-il dans un entretien au Journal du dimanche.

De leur côté, plusieurs responsables économiques ont incité samedi les travailleurs français à mettre « les bouchées doubles » pour permettre un sursaut économique une fois que l’activité reprendra à la sortie du confinement.

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