Une PME bretonne prête à lancer une production massive de tests de dépistage du COVID-19

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La PME bretonne NG Biotech, qui a déjà enregistré une commande de l’armée, va commercialiser d’ici trois semaines des tests de dépistage rapides. Avec comme objectif d’en fabriquer six millions lors des six prochains mois.

Offrir une production en masse de tests  Covid 19 sérologiques » : la PME bretonne NG Biotech, qui a déjà enregistré une commande de l’armée, va commercialiser d’ici trois semaines des tests de dépistage rapides, avec comme objectif d’en fabriquer six millions lors des six prochains mois. Située à Guipry-Messac (Ille-et-Vilaine) à une trentaine de minutes au sud de Rennes, en bordure d’une voie rapide, la société NG Biotech, fondée en 2012 et qui ne compte qu’une quarantaine d’employés, sécurisée H24, est au centre de nombreuses attentions.

La « seule » entreprise approuvée en France à commercialiser ce test rapide

Dans un communiqué, c’est le ministère des Armées qui a annoncé samedi avoir retenu, comme premier projet pour lutter contre le Covid-19, « le kit immunologique de dépistage sanguin rapide de l’infection au coronavirus proposé par la société NG Biotech ». Avec à la clef un contrat à hauteur d’un million d’euros financé par la Direction générale de l’armement (DGA). Car NG Biotech se présente comme la « seule » entreprise approuvée en France à commercialiser ce test rapide, « validé cliniquement » et qui pourrait être appelé à jouer un rôle important lors du déconfinement à la date toujours incertaine.

Dans des locaux relativement exigus, des hommes et des femmes en blouse blanche s’activent derrière de drôles d’instruments, où l’on voit des bandelettes, des réactifs ou une machine permettant la mise en boîte. « Le cœur de notre savoir-faire et de notre techno est de développer ce type de bandelettes, composées d’une partie centrale où l’on imprime les différents réactifs pour la détection des IgG-IgM », des anticorps, explique Milovan Stankov, directeur général, d’origine serbe. « Ici, on ne manipule pas le virus: on utilise les protéines recombinantes issues de la séquence spécifique de ce virus-là », précise-t-il.

Priorité « au front »

De l’aspect d’un test de grossesse, cet appareil « tout en un » dispose d’une lancette, où l’on se pique au bout du doigt pour collecter le sang, et d’un système manuel qui permet de le transférer. Il faut patienter une quinzaine de minutes pour connaître le résultat afin de savoir si on a développé une immunité. Il en coûtera entre 10 et 15 euros, avec deux modèles possibles (autopiqueur intégré ou avec un kit).

Cette PME familiale, habituée à vendre dans une cinquantaine de pays des tests de grossesse sanguin et d’autres pour déterminer si les bactéries sont résistantes aux antibiotiques, doit désormais s’organiser pour assurer cette brutale hausse de leur production. Preuve en est, une société de manutention utilisait lundi matin une grue pour déposer des préfabriqués et agrandir les locaux. « Au mois de mai, on souhaite en produire 500.000, puis 800.000 en juin. Et ça va aller crescendo », sachant que les premiers bénéficiaires seront ceux qui sont « au front » de la maladie et non le grand public, explique le PDG Miroslav Stankov-Pugès, fils du DG, qui se dit « sursollicité » de demandes, y compris de l’étranger.

Sur le territoire de cette commune d’environ 7.500 habitants, un autre site de production doit ouvrir début mai. « On doit recruter une centaine de personnes supplémentaire sur nos deux sites », a confié le PDG. « J’ai validé ce matin 250.000 euros pour accompagner la croissance. En plus des commandes que le PDG a reçu de l’armée, j’ai aussi annoncé notre volonté d’en acheter au niveau régional », a déclaré à l’AFP le président de la région Bretagne Loïg Chesnais-Girard (PS).

Interrogé sur l’importance que pourront revêtir ces tests de détection des anticorps, le président de la région a notamment évoqué le secteur de la pêche, durement touché: « nos marins pêcheurs veulent savoir s’ils peuvent partir en mer plusieurs jours », sans personne infecté sur le bateau, explique M. Chesnais-Girard.

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