Thierry Ardisson, célèbre animateur, producteur et figure incontournable du paysage audiovisuel français, s’est éteint à l’âge de 76 ans, emporté par un cancer du foie. L’annonce a été faite ce lundi par sa famille, qui a salué la mémoire d’un homme « libre, courageux, et fidèle à lui-même jusqu’au bout ».
Un style unique, une empreinte indélébile
Connu pour son allure toujours vêtue de noir, sa voix grave et son ton incisif, Thierry Ardisson a marqué de son empreinte près de cinq décennies de télévision. De Lunettes noires pour nuits blanches à Tout le monde en parle, en passant par Salut les Terriens! ou encore Hôtel du Temps, il a su réinventer l’interview, mêlant impertinence, culture, humour noir et sens du spectacle.
Animateur autant redouté qu’admiré, il aimait provoquer, secouer les codes et poser les questions que d’autres n’osaient pas. Il disait souvent que la télévision devait « réveiller les consciences, pas les endormir ».
Une date symbolique
Sa mort survenue un 14 juillet n’est pas passée inaperçue. Grand amateur de paradoxes, monarchiste assumé, Ardisson avait souvent ironisé sur la République. Que son dernier souffle survienne le jour de la fête nationale française ressemble à un clin d’œil posthume, presque scénarisé. « Il a vraiment réussi sa mort », a commenté avec émotion Laurent Baffie, son complice de toujours.
Des hommages unanimes
Le monde de l’audiovisuel lui a rendu hommage en saluant un homme qui a osé ce que beaucoup redoutaient. Michel Drucker a parlé d’un « visionnaire libre et passionné », tandis que Léa Salamé a salué « un inventeur de formats et un esprit rare dans le paysage télévisuel ». Le Président de la République a également exprimé sa reconnaissance à celui qui « a profondément influencé la télévision française par son audace et son intelligence ».
Une vie hors du commun
Né en 1949 à Bourganeuf, dans la Creuse, Ardisson débute dans la publicité avant de se tourner vers la télévision dans les années 80. Marié trois fois, père de trois enfants, il menait une vie aussi intense que ses émissions. Passionné d’histoire, fervent royaliste, amateur de musique pop et de littérature, il cultivait une image de dandy cultivé, provocateur et lucide sur son époque.
Une fin prévue, une légende bâtie
Conscient de la gravité de sa maladie, Thierry Ardisson aurait organisé jusqu’aux moindres détails de ses obsèques. Ce souci de la mise en scène était une marque de fabrique. Jusqu’au bout, il aura contrôlé son image, fidèle à sa devise : « Ce qui compte, ce n’est pas la réalité, c’est la façon de la raconter. »