Suicide: la Bretagne et tout le quart nord-ouest en première ligne

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La Bretagne est la région où il y a le plus grand nombre de suicides par habitant et tout le quart nord-ouest de la France est particulièrement touché, selon des chiffres dévoilés mardi lors de la journée nationale de la prévention du suicide.

 

A l’inverse, l’Ile-de-France est la région la moins concernée, selon un ensemble d’analyses régionales inédites publiées par l’agence sanitaire Santé publique France.

En 2015, il y a eu 8.948 décès par suicide en France métropolitaine, rappelle l’agence sanitaire en citant les données du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc-Inserm).

« La France présente un des taux de suicide les plus élevés d’Europe », souligne Santé publique France, malgré une baisse ces dernières années.

Si on rapporte les morts par suicide au nombre d’habitants, la région la plus touchée est la Bretagne (24,7 morts par suicide pour 100.000 habitants), devant les Pays-de-la-Loire (21,3), les Hauts-de-France (20,7) et la Normandie (19,5).

Ces quatre régions du quart nord-ouest sont largement au-dessus de la moyenne nationale des morts par suicide (15,8 pour 100.000 habitants).

A l’inverse, l’Ile-de-France a le taux le plus bas de France métropolitaine (7,6 morts par suicide pour 100.000 habitants, moitié moins que la moyenne nationale).

Par ailleurs, 7,2% des adultes âgés de 18 à 75 ans en France ont tenté de se suicider au cours de leur vie, et 0,39% l’ont fait au cours des douze mois précédents, selon des estimations dévoilées mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France.

En outre, près d’un adulte sur vingt (4,7%) a pensé passer à l’acte au cours des 12 derniers mois.

Ces estimations sur les pensées suicidaires et les tentatives sont basées sur les déclarations de 25.000 personnes, interrogées dans le cadre du Baromètre de Santé publique France 2017.

Là encore, ces chiffres nationaux cachent des disparités régionales.

 

 « Paradoxe apparent » 

Ainsi, la proportion d’adultes qui ont déjà tenté de se suicider est nettement plus élevée dans les Hauts-de-France (10,1%) qu’ailleurs. Les régions où cette proportion est la plus basse sont l’Ile-de-France (6,2%) et Auvergne-Rhône-Alpes (5,9%).

« Si on considère l’ensemble des données (décès après un suicide, hospitalisations, pensées suicidaires, ndlr), la région Hauts-de-France a la situation la plus défavorable », selon Santé publique France.

« A l’opposé, l’Ile-de-France a la situation la plus favorable », poursuit Santé publique France.

Au niveau national, la plus grande partie des adultes qui ont déjà tenté de se suicider l’ont fait entre 15 et 19 ans. Parmi les tentatives de suicide chez les femmes, 30% ont eu lieu à cet âge (19,5% chez les hommes).

Globalement, il y a proportionnellement plus de tentatives de suicide chez les femmes (9,9% d’entre elles disent être passées à l’acte) que chez les hommes (4,4%).

Pourtant, il y a plus d’hommes que de femmes qui meurent après un suicide.

« L’un des facteurs explicatifs serait l’utilisation de moyens plus létaux chez les hommes (armes à feu, pendaison) entraînant, malgré un plus faible nombre de tentatives, davantage de décès que chez les femmes », relèvent les auteurs du BEH au sujet de ce « paradoxe apparent ».

Les facteurs les plus couramment associés aux comportements suicidaires sont « les situations financières difficiles, le fait d’être célibataire, divorcé ou veuf, l’inactivité professionnelle ainsi que les événements traumatisants » (décès ou maladie d’un proche, notamment pendant l’enfance ou l’adolescence, climat de violence familiale et, surtout, « le fait d’avoir subi des violences sexuelles »).

« Le facteur le plus associé aux pensées suicidaires est d’avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l’année », selon le BEH.

Les auteurs reconnaissent toutefois une limite importante à cette étude: « L’enquête n’interroge pas la population des adolescents (moins de 18 ans), très concernée par ce problème de santé publique, notamment les jeunes filles de 15-19 ans pour lesquelles le taux d’hospitalisation pour tentative de suicide est le plus élevé ».

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