Ecolo et bio, le savon artisanal retrouve sa place dans les salles de bains

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Devenu désuet, le bloc de savon traditionnel retrouve sa place dans les salles de bain. Bienfaits pour la peau, matières premières naturelles, réduction des emballages sont de solides arguments pour un produit dont la fabrication artisanale reste onéreuse.

 

« Lorsque que j’ai eu mes trois enfants, j’ai commencé à être vigilante sur ce qu’on utilise pour laver son enfant. Je suis tombée sur une recette pour faire son savon maison, j’ai trouvé cela génial de maîtriser ses matières premières, les choisir, les transformer », raconte Tiphaine Chalaron, ancienne sage-femme, qui a ouvert en 2011 à Porspoder, commune littorale du Finistère, « Route Mandarine », une savonnerie artisanale bretonne.

« Depuis une quinzaine d’années, il existe un renouveau du vrai savon qui est fait par de petites entreprises avec le retour de la méthode à saponification à froid », détaille Michel Pobeda, président de l’Association des Nouveaux Savonniers (ADNS) qui regroupe 120 savonneries.

 

Par opposition à la saponification à chaud utilisée par les industriels car plus rapide et plus rentable, le savon artisanal est fabriqué à la main à basse température ce qui permet de conserver la qualité des ingrédients utilisés. L’alchimie entre la soude et un corps gras va produire un savon surgras riche en glycérine végétale qui est à la fois un détergent et un hydratant. Le savon sèche ensuite à l’air libre entre quatre et six semaines.

Les corps gras les plus utilisés sont l’huile de palme et les graisses animales pour les savons industriels tandis qu’à froid, il s’agit d’huile d’olives et de coco. L’ensemble des produits sont naturels, détaille Tiphaine Chalaron, qui produit 15.000 savons par an.

 

 « beaux rêveurs »

« Nous les savonniers on est de beaux rêveurs, on gagnera jamais des mille et des cents, on le fait par conviction, on veut faire un beau produit ». Du mélange des ingrédients, au moulage à la découpe, tout est fait dans l’atelier de Tiphaine qui enrichit ses savons d’huile de sésame, d’argile rose, de basilic ou encore de miel.

Une forte demande est observée par les savonniers mais le coût reste un frein. Il faut compter entre 7/9 euros en moyenne pour un bloc de 100g qui dure environ quatre semaines, quatre fois plus cher que le savon en grande surface.

« La majorité des clients qui viennent vers moi c’est parce qu’ils ont des problèmes de peaux, de l’eczéma et puis un souci de réduire les déchets, ils ne veulent plus de la bouteille de gel douche en plastique », détaille Valérie Dupont, artisan-savonnière.

Dans son atelier, « Le Jardin des bulles », à Liffré (Ille-et-Vilaine), elle propose des stages pour fabriquer son savon à la maison. Tablier, gants et charlotte, Marine, professeure d’anglais, profite de cette initiation offerte par son copain à Noël.

« J’essaye de fabriquer moi-même mes choses, cela fait dix ans que je m’intéresse au savon solide. On a une sensation de crème et depuis je n’arrive plus à repasser au gel douche », explique la jeune femme originaire de Lanmeur (Finistère).

Après avoir respecté les consignes de sécurité, Marine va mélanger selon un dosage précis l’huile de coco et de la lessive de soude. Au bout de quelques minutes et à l’aide d’un fouet, le tour est joué. La jeune stagiaire repart avec un bloc de savon de 500 grammes qu’elle pourra utiliser dans un mois. « C’est rigolo, on n’imagine pas que cela va devenir un savon, on dirait du beurre de cuisine

 

 

Crédit Photo : Fred Tanneau

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