Coronavirus: en France lente amélioration à confirmer avant le déconfinement

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La lente amélioration dans la lutte contre le coronavirus est à confirmer avant un déconfinement autour duquel les interrogations subsistent, de la réouverture des écoles aux mesures de quarantaine prévues à l’entrée en France après le 11 mai.

La pression sur les services de réanimation continue à s’amoindrir, avec 51 patients atteints du Covid-19 en moins au cours des dernières 24 heures, a annoncé samedi le ministère de la Santé. Le virus a causé la mort de 166 personnes lors des dernières 24 heures, loin des centaines de morts quotidiennes il y a encore quelques semaines.

La carte de France a encore « verdi » un peu plus samedi. Dans les départements en vert, 47 au total, une moindre présence du virus permettra d’organiser un déconfinement plus large. La carte définitive sera publiée le 7 mai.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a toutefois prévenu que les régions vertes ne seront pas exemptes de contraintes : « si vous pensez qu’on peut libérer totalement la circulation et ne pas respecter les règles dans cette région au motif que c’est une région verte, je peux vous dire qu’en deux semaines elle sera rouge ».

Le gouvernement n’entend pas baisser la garde et a annoncé la prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 24 juillet. Celle-ci ne pouvant être autorisée que par la loi, le texte sera examiné à partir de lundi au Sénat puis du lendemain à l’Assemblée nationale.

L’exécutif a aussi rendu obligatoire une « quatorzaine » pour les personnes arrivant sur le territoire national, dont les conditions de mise en œuvre doivent être arrêtées dans les jours à venir, et un isolement si elles sont malades.

En revanche, pour les personnes testées positives qui se trouvent déjà sur le territoire, le gouvernement « n’a pas pris de dispositif législatif pour imposer l’isolement », a détaillé le ministre de la Santé Olivier Véran, comptant sur « l’esprit de responsabilité des Français ».

Brigades contre la contamination

Le gouvernement est également resté prudent sur le traçage des malades. L’application controversée StopCovid ne sera pas disponible le 11 mai. Le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O a toutefois réitéré dans un texte publié dimanche sur Medium sa volonté d' »opérer des tests en conditions du réel dans la semaine du 11 mai ».

Mais dès le jour 1 du déconfinement seront actives des « brigades » qui visent à « casser » les chaînes de contamination en identifiant les personnes en contact avec un malade, pour les inviter à se faire tester, voire à s’isoler.

Marine Le Pen, qui « ne croit pas » à la mise en place de ces instruments, a reproché dimanche au gouvernement « d’amuser la galerie ».

Le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a annoncé que les élus de son parti saisiront le Conseil constitutionnel sur le projet de loi, tandis que le Sénat prévoit une commission d’enquête sur la crise sanitaire en juin.

De très nombreuses interrogations demeurent sur l’après-11 mai, essentiellement autour de la réouverture des écoles.

La « majorité des écoles » maternelles et primaires seront au rendez-vous du 11 mai, a assuré le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, avec un maximum de 15 enfants par classe.

Pour les accueillir, les écoles devront respecter un protocole sanitaire très strict : lavage de mains répétés, jeux proscrits, désinfection du matériel… un vrai casse-tête, surtout en maternelle, font valoir certains enseignants.

A Lyon, aucune date de rentrée n’a été fixée pour les élèves de petite et moyenne section de maternelle.

En Normandie, les lycées ne rouvriront que pour « passer des examens » ou « réunir des jurys », a indiqué le président de la région Hervé Morin (Les Centristes).

Autre source de tension en prévision du 11 mai: la vente des masques dont le port sera obligatoire dans les transports publics.

Le gouvernement a plafonné le prix de vente des masques chirurgicaux à 95 centimes l’unité, mais pas celui des masques en tissu, en raison de la diversité des modèles et de leur provenance.

Polémique autour des masques

La polémique face à une hausse attendue de l’offre de masques continue de battre son plein. La grande distribution s’est une nouvelle fois défendue samedi d’avoir constitué des « stocks cachés » de masques à usage unique, une polémique « nulle » pour le patron du groupe Leclerc, « insensée » pour celui de Système U et « dégueulasse » pour le président du géant Leclerc.

Les Ordres des professions de santé se sont offusqués du nombre « sidérant » de masques annoncés à la vente par la grande distribution, alors que les soignants en ont tant manqué.

Sur le plan économique, la crise sanitaire continue ses ravages : la SNCF a subi un manque à gagner de deux milliards d’euros du fait du virus, a annoncé son PDG Jean-Pierre Farandou, envisageant une aide de l’Etat et des suppressions de postes.

L’Etat s’est montré dimanche ouvert à l’idée d’une aide éventuelle à la SNCF, tout en jugeant prématuré d’en discuter à ce stade.

Mesures pour la culture

Et côté transports, la crainte est grande en Ile-de-France où la présidente de la région, Valérie Pécresse, demande que les salariés aujourd’hui en télétravail ne retournent pas au bureau le 11 mai pour éviter l’engorgement du métro ou du RER.

L’après-11 mai reste aussi sujet d’inquiétudes pour le monde de la culture, à l’arrêt complet depuis le confinement. Emmanuel Macron a promis de « premières mesures » mercredi pour ce secteur.

Autre interrogation pour l’après : la tenue du second tour des élections municipales. Selon Christophe Castaner, elle « devra se faire au plus tard en juin », même si ses services travaillent sur « une hypothèse » de deux tours « fin septembre » pour les seuls conseils municipaux non élus.

Crédit photo: Christophe SIMON

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