Christophe, l’interprète inoubliable d’Aline et des Mots bleus, s’est éteint jeudi à l’âge de 74 ans, des suites d’une maladie pulmonaire, a annoncé sa famille. Hospitalisé depuis le 26 mars pour une insuffisance respiratoire, le chanteur avait été admis en réanimation.
Dans un communiqué transmis à l’AFP, son épouse Véronique et sa fille Lucie ont écrit :
« Christophe est parti hier. Malgré le dévouement sans faille des équipes soignantes, ses forces l’ont abandonné. Aujourd’hui, les mots se lézardent… et tous les longs discours sont bel et bien futiles. »
Une carrière marquée par l’audace et la poésie
Né Daniel Bevilacqua, Christophe s’était imposé dès 1965 avec Aline, titre devenu culte. Il s’était ensuite réinventé, enchaînant les explorations sonores et les collaborations prestigieuses, notamment avec Jean-Michel Jarre, qui signe les textes de Les Paradis Perdus (1973) et Les Mots bleus (1974).
« C’était plus qu’un chanteur, c’était un couturier de la chanson », a déclaré Jean-Michel Jarre, ému. « On ne peut pas lui dire au revoir à cause de ce putain de virus. »
Hommages unanimes
Le ministre de la Culture, Franck Riester, a salué « le bleu doux-amer de ses chansons, indélébile dans l’histoire de la musique française ». Pascal Nègre, ancien PDG d’Universal Music France, a écrit sur Facebook : « Le dernier des Bevilacqua est parti rejoindre les paradis perdus. Merci pour ce bout de chemin inoubliable. »
Un artiste intemporel
Malgré une carrière de plus de cinquante ans, Christophe avait su séduire les nouvelles générations. Ses albums Christophe, etc. (2018-2019), où il reprenait ses classiques avec Étienne Daho, Camille, Arno ou encore Philippe Katerine, en témoignent.
Perfectionniste jusqu’au bout, il travaillait sur un nouvel album de dix titres. Son univers, fait de nuits blanches, de juke-box et de mélodies bleutées, laisse une empreinte unique dans la chanson française.
Crédit Photo: Capture d’écran ONPC/France 2